Ouverte par le Chef de l’Etat Joseph Kabila, hier lundi 18 décembre 2017 à Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), la 6ème Conférence des gouverneurs des provinces a vécu du 18 au 19 décembre 2017. Si la première journée a vu, pour l’essentiel, le Chef de l’Etat tracer les grandes lignes des matières à débattre dont la maximisation des recettes dans les provinces pour, par exemple, relancer l’économie, la seconde, elle, s’est caractérisée par des travaux en ateliers précédés de quelques interventions.
Le Premier ministre Bruno Tshibala Nzenze, le ministre d’Etat Azarias Ruberwa chargé de la Décentralisation, le gouverneur Deogracias Mutombo de la Banque Centrale du Congo (Bcc), Corneille Nangaa président de la Ceni…, ont fait des interventions magistrales en vue d’élargir les horizons des premiers citoyens de nos provinces aux réalités communes, en dépit de quelques spécificités propres à chacune des provinces.
Des maux dont souffrent généralement les provinces congolaises, on noterait, par exemple, l’absence de technostructures locales de planification industrielle et d’octroi d’emplois en fonction du taux de chômage. S’il est vrai, l’existence de l’Office National de l’Emploi (Onem), il est aussi vrai, au regard du faible pourcentage d’enregistrement des chômeurs à l’Onem, que les demandeurs d’emplois s’y confient très peu !
Voilà qui voudrait que le fusil soit changé d’épaule pour des stratégies novatrices à même de booster nos provinces. Cette inadéquation commune impose aux gouverneurs des provinces des méthodologies de travail adaptées aux réalités locales. Des stratégies de développement, nous pensons que les gouverneurs, excepté celui de la ville-province de Kinshasa, seraient beaucoup plus avisés en tirant de leçons des ennuis inhérents à la non-urbanisation de certains quartiers de Kinshasa. A ne prendre que l’étroitesse de principales voies de circulation routière à Kinshasa, ce qui cause des embouteillages et autres incohérences foncières, nous croyons œuvre utile que tout ce qui doit être entrepris, peu importe le secteur, fasse l’objet préalable des études.
A Kinshasa, par exemple, l’Office de Voirie et Drainage (Ovd) ne sait même plus faire le curage de certains cours d’eau à cause des constructions anarchiques le long desdits cours d’eau ! La puissance de l’Etat doit donc se faire sentir en termes de règlementation en urbanisme et habitat. C’est-à-dire qu’on improvisera plus !
Pour ce faire, et parce qu’il y a nécessité et urgence de sauver ce qui peut l’être, il serait intéressant que l’option d’un principe soit levée au niveau national; la notion dite « Traditions 300 », initiée par l’auteur de ces écrits, rendrait d’énormes services à la RDC, parce que son application éviterait des maladresses décriées aujourd’hui. Tenez ! Cette notion renseigne, dans le secteur des eaux et forêts, qu’une distance de 300 mètres soit gardée de part et d’autre de tout cours d’eau, afin que le curage soit possible avec l’usage d’engins lourds et l’exploitation des carrières (le sable par exemple).
Dans le secteur des aviations civile et militaire, cette notion renseigne aussi qu’une distance de 300 m est à réserver, afin que rien ne soit construit dans cet espace d’à partir de la limite de l’emprise aéroportuaire. N’est-ce pas vrai que le gouvernement congolais, au travers des ministres Lumeya Dhu Maleghi des Affaires Foncières, Kokonyangi de l’Urbanisme et Habitat et Félix Kabange Numbi de l’Aménagement du Territoire et Rénovation des Villes, ait procédé récemment aux démolitions des constructions anarchiques dans le voisinage de l’aéroport de N djili ?
Et le crash dit du Marché Type K, qu’on se le dise, n’aurait pas eu lieu si rien n’était construit sur un espace de 300 m à compter de la clôture de l’aérodrome de N’dolo ! L’aéronef de marque Antonov russe n’était tombé que sur l’appendice de l’aérodrome, espace réservé en cas de vols ratés. Comment peut-on expliquer qu’un marché soit autorisé sur l’appendice d’un aérodrome ? De regrettable, des bureaux des sapeurs-pompiers viennent d’être érigés sur le même appendice ! Ma foi ! Tel est donc le sens fondé de cette notion à vite connaître la quintessence.
Administration du territoire congolais, les organisateurs de la 6ème Conférence des gouverneurs dont le Chef de l’Etat Joseph Kabange ont mieux fait de plancher, entre autres matières, sur la problématique de la maximisation de recettes à commencer par les entités décentralisées. Mais encore faut-il que tout Congolais s’y implique sérieusement pour une RDC d’harmonie fonctionnelle dans tous les secteurs.
Simon Kinsangala